Lors d’un épisode du podcast animé par son épouse Michelle Obama et son beau-frère Craig Robinson, diffusé le 16 juillet 2025, l’ancien président des États-Unis Barack Obama a livré une réflexion personnelle et politique sur la manière dont les amitiés avec des personnes LGBTQ+ peuvent favoriser chez les hommes une plus grande intelligence émotionnelle et déconstruire les normes virilistes encore largement ancrées.
Répondant à une question d’auditeur sur l’éducation des garçons dans une société marquée par la solitude masculine et les attentes rigides autour de la virilité, Barack Obama a plaidé pour que les jeunes hommes soient exposés à des modèles de vie et de sensibilité plus diversifiés.
« Les hommes ont besoin d’un ami gay pour apprendre l’empathie et la bienveillance », a-t-il insisté, soulignant que cette proximité avec des personnes LGBTQ+ permet aussi d’ouvrir un espace d’identification pour les jeunes qui se découvriraient eux-mêmes homosexuels ou non-binaires.
Cette déclaration, à la fois personnelle et politique, s’appuie sur une expérience marquante de sa jeunesse : un professeur ouvertement gay qu’il a côtoyé à l’université, à une époque où le coming out restait rare et risqué. « Il faisait partie de mes enseignants préférés. C’était un homme droit, exigeant, qui me reprenait quand je tenais des propos ignorants. Ce type de relation m’a aidé à grandir ».
L’ancien président a ainsi articulé un plaidoyer plus large en faveur de la mixité sociale et affective dans les cercles masculins, estimant que l’exposition à d’autres vécus, notamment LGBTQ+, contribue à briser l’isolement émotionnel de nombreux garçons et à prévenir les dérives sexistes ou homophobes.
Un engagement de longue date
Cette prise de position s’inscrit dans la continuité d’un engagement politique affirmé en faveur des droits des minorités sexuelles et de genre. Durant ses deux mandats (2009–2017), Barack Obama a été un acteur central de plusieurs avancées législatives majeures : l’abrogation de la politique militaire discriminatoire Don’t Ask, Don’t Tell en 2010, la décision de ne plus défendre la Defense of Marriage Act en 2011, et surtout, le soutien décisif à la reconnaissance du mariage pour tous devant la Cour suprême en 2015. Il est aussi à l’origine de la loi fédérale contre les crimes de haine élargie à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre.
Par ailleurs, Obama a multiplié les gestes symboliques : il fut le premier président américain à figurer en couverture d’un magazine LGBTQ+ (Out Magazine, en 2015), et reste l’un des rares chefs d’État à évoquer régulièrement la diversité sexuelle comme un levier de cohésion sociale.
Un message universel
Si les propos de Barack Obama ont été largement salués aux États-Unis, ils résonnent aussi avec des enjeux plus larges, bien au-delà du contexte américain. En France comme ailleurs, la question de l’inclusion des personnes LGBTQ+ dans les espaces éducatifs, familiaux ou amicaux reste souvent reléguée au second plan dans les débats sur les masculinités.
Son message, simple mais puissant, remet en cause l’hétéronormativité comme norme implicite des sociabilités masculines et invite à penser l’ouverture à l’autre comme une condition d’équilibre personnel et collectif. « Ce n’est pas naïf ou idéaliste, dit-il, c’est ce dont les garçons ont besoin. »















