Au Nigeria, plus d’une cinquantaine d’hommes arrêtés pour « célébration d’un mariage gay »

Ils ont été interpellés le 15 avril dernier et traduits ce mercredi 19 devant la Cour de Justice de Zaria, dans l’État de Kaduna, au nord du Nigeria, pour « conspiration, rassemblement illégal, et appartenance à un groupe anti-social », a indiqué jeudi un greffier à l’AFP.

Cinquante-trois hommes, âgés de 20 à 30 ans, pour la plupart étudiants et tous accusés d’avoir organisé un mariage gay, tandis que « cohabitation » et « témoignage public de relations amoureuses entre personnes de même sexe » sont passibles de 10 à 14 ans de prison, depuis le durcissement de la loi promulguée en 2014 par l’ancien président Goodluck Jonathan.

C’est un employé du motel, où les préparations s’orchestraient, qui aura vraisemblablement dénoncé les « suspects ». Les prétendus « fiancés » sont d’ailleurs toujours recherchés. Mais les « invités » ont plaidé non-coupable. Ils assurent avoir participé à un anniversaire. En attendant, tous ont été libérés sous caution et leur procès ajourné au 8 mai.

Les relations homosexuelles étaient déjà sévèrement réprimées mais personne n’avait jamais été condamné pour son homosexualité. Mais la loi en vigueur a créé « un sentiment de peur et des excès de zèle » des forces de sécurité, selon Wendy Isaack, spécialiste des questions de genre pour Human Rights Watch. L’association dénonçait déjà dans son rapport 2016, les extorsions et tortures régulièrement pratiquées contre les LGBT.

Dans le sud, ce sont les évangélistes et dans certains Etats du nord, la législation fédérale qui, doublée de la loi islamique, appliquée depuis 2000, condamne « l’acte de sodomie » à la peine capitale. Elle n’a heureusement jamais été confirmée, malgré les nombreux procès et motivations de la population.

Valentine Monceau
stophomophobie.com

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