Cinq mineurs condamnés pour des guet-apens via Grindr au Blanc-Mesnil

Cinq adolescents, âgés d’environ 15 ans au moment des faits, ont été reconnus coupables par le Tribunal pour enfants de Bobigny de violences et de tentatives de vol commises en avril 2024 au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis). Les agressions, organisées via l’application de rencontre Grindr, visaient des hommes homosexuels attirés dans des rendez-vous piégés afin de les frapper et de leur voler leurs effets personnels.

L’enquête, confiée aux services de police d’Aulnay-sous-Bois, a mobilisé d’importants moyens techniques et permis d’identifier l’ensemble des auteurs, tous mineurs.

Deux victimes, présentes à l’audience, ont décrit des scènes d’une grande brutalité : coups de poing, coups de pied, blessures physiques et choc psychologique durable, avec jusqu’à cinq jours d’incapacité totale de travail. Une troisième victime n’a pas pu être identifiée.

Les prévenus ont reconnu les faits de violences et de vol, tout en niant tout mobile homophobe. Ils affirment avoir visé des victimes au hasard, Grindr leur servant seulement à attirer des personnes à un lieu de rendez-vous. Pourtant, plusieurs messages retrouvés dans leurs téléphones contenaient des propos hostiles aux homosexuels. Malgré leurs dénégations, le tribunal a retenu la circonstance aggravante liée à l’orientation sexuelle, estimant que les victimes avaient été ciblées en raison de l’usage même de cette application.

Des mesures éducatives ont été prononcées, notamment l’interdiction d’entrer en contact avec les victimes ou de se présenter à leur domicile, en attendant la fixation de la peine définitive lors d’une nouvelle audience prévue en janvier 2026. Compte tenu de la gravité des faits, les adolescents encourent, malgré leur âge, des peines de prison ferme.

Le tribunal les a également condamnés à verser des dommages-intérêts aux victimes.
« Mes clients sont soulagés de cette décision, qui confirme que la justice prend très au sérieux le phénomène des guet-apens homophobes », a déclaré Me Jean-Baptiste Boué-Diacquenod, avocat des parties civiles.

L’association STOP homophobie, également partie civile, a salué un jugement « nécessaire et symbolique ». « Nous sommes frappés par la jeunesse des auteurs, qui ont expliqué leurs actes comme un simple phénomène de mode », a souligné Me Anne-Sophie Laguens, avocate de l’association.