La police fédérale américaine a arrêté, le 19 septembre, un homme originaire d’Anson (Texas) accusé d’avoir proféré des menaces de fusillade contre la Pride d’Abilene, prévue le lendemain. Selon des documents judiciaires cités par la presse américaine, Joshua Cole, 29 ans, a publié sur Facebook plusieurs messages appelant à « s’armer » et à « envoyer un message » aux participants, qu’il accusait de « prendre la place » du militant conservateur Charlie Kirk, tué quelques jours plus tôt dans l’Utah.
Sous le pseudonyme « Jay Dubya », Cole affirmait qu’il serait possible de viser « les trente personnes » présentes au défilé pour « montrer l’exemple ». L’agent du FBI chargé de l’enquête a souligné que ces propos constituaient des menaces directes et précises, visant une communauté clairement identifiée, et non de simples exagérations ou paroles à la légère.
Arrêté lors d’un contrôle routier, l’homme a reconnu être l’auteur des messages et a admis posséder une arme à feu. Il a cependant assuré ne pas avoir eu l’intention de passer à l’acte. La justice fédérale a ordonné son placement en détention provisoire, invoquant la gravité des faits, son casier judiciaire et le risque de récidive. Il encourt jusqu’à cinq ans de prison pour « communications menaçantes ».
Malgré ces menaces, la Pride d’Abilene s’est tenue comme prévu le 20 septembre, sous haute surveillance policière. L’association organisatrice, Abilene Pride Alliance, a salué la réactivité des autorités locales et fédérales, et indiqué avoir reçu plus de 4 000 dollars de dons pour renforcer la sécurité. L’événement, intitulé « Rainbow Revolution », s’est déroulé sans incident.
L’assassinat de Charlie Kirk, figure de l’aile conservatrice, a par ailleurs déclenché une vague de désinformation et d’appels à la vengeance sur les réseaux sociaux. Certains élus républicains ont même accusé, sans preuve, des militants progressistes d’être liés au drame, alimentant un climat d’hostilité croissante.
Les organisations LGBTQIA+ américaines alertent depuis plusieurs mois sur la multiplication des menaces et agressions visant les marches des fiertés, en particulier dans le Sud et le Midwest. Elles dénoncent une stratégie politique de certains responsables conservateurs, qui cherchent à présenter ces rassemblements comme des provocations plutôt que comme l’expression de droits fondamentaux.
Le département américain de la Sécurité intérieure avait d’ailleurs averti, dès le mois de mai, que les événements LGBTQIA+ figuraient parmi les cibles potentielles d’attaques inspirées par des idéologies extrémistes.
En Europe, plusieurs pays, dont la France, suivent avec inquiétude cette évolution. Les services de renseignement soulignent que les appels à la violence circulent désormais au-delà des frontières, relayés par des réseaux transnationaux. Le renforcement des protections autour des Pride apparaît ainsi comme un enjeu non seulement américain, mais mondial.

















