Ce vendredi 5 septembre, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant le ministère de l’Éducation nationale à Paris pour rendre femmage à Caroline Grandjean-Paccoud, directrice d’école dans le Cantal, qui s’est suicidée lundi 1er septembre après avoir été victime de harcèlement lesbophobe prolongé.
La cérémonie, sobre mais chargée d’émotion, a débuté par la lecture d’une lettre poignante de Christine Paccoud, épouse de l’enseignante : « Notre rêve de vivre dans ce beau Cantal s’est transformé en cauchemar. Comment expliquer à des enfants que des adultes, par leurs actes, par leurs mots, par leur stupidité, aient pu te tuer ? » Ces mots ont résonné comme un appel à la vigilance et à la responsabilité collective face aux violences et discriminations liées à l’orientation sexuelle.
Depuis décembre 2023, Caroline Grandjean-Paccoud subissait des agressions verbales et des menaces anonymes, sous forme de lettres ou de tags sur les murs de son école. Malgré plusieurs plaintes et une enquête ouverte, les auteurs de ces actes n’ont jamais été identifiés. La mutation proposée par sa hiérarchie, censée répondre à sa détresse, avait été refusée, dénonçant un manque de soutien institutionnel face à l’intensité du harcèlement.
Le rassemblement parisien a été marqué par une forte émotion et un message clair : la lesbophobie, silencieuse et insidieuse, a des conséquences tragiques et réelles. Des discours prononcés lors de l’hommage ont insisté sur la nécessité d’une prise de conscience collective et sur la responsabilité des institutions à protéger et soutenir leurs personnels face aux discriminations.
Pour de nombreux participants, ce rassemblement n’était pas seulement un moment de mémoire, mais un signal d’alerte : face aux violences lesbophobes, le silence et l’inaction peuvent être mortels. Les manifestants ont réclamé des mesures concrètes et un accompagnement effectif des victimes pour prévenir de tels drames à l’avenir.
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