Ryan Walters, trumpiste convaincu et responsable de l’éducation publique dans l’État de l’Oklahoma, figure de proue de la droite ultra-conservatrice et des politiques anti-LGBTQ+, est visé par une enquête après la diffusion présumée de contenu pornographique dans son bureau, lors d’une réunion à huis clos du Conseil d’État à l’Éducation le 24 juillet 2025.
Selon deux membres du conseil présents dans la pièce, une vidéo montrant plusieurs femmes entièrement nues, dans un style rétro et dans des poses suggestives autour d’une table de chiropractie, aurait été diffusée sur un écran installé dans le bureau de Walters. Aucun acte sexuel explicite n’aurait été visible, mais les images ont été jugées totalement inappropriées dans le cadre d’une séance consacrée à l’instruction publique.
Confronté sur le moment, Walters aurait tenté d’éteindre la vidéo en bredouillant qu’il ne comprenait pas ce qui se passait.
La polémique a rapidement pris une dimension politique. Walters s’étant imposé ces dernières années comme l’un des chefs de file du mouvement conservateur dans l’éducation américaine. Il a ordonné l’introduction de la Bible et des Dix Commandements dans les programmes scolaires dès la classe de cinquième, tenté de faire interdire plusieurs ouvrages contemporains jugés « inappropriés », comme Les Cerfs-volants de Kaboul de Khaled Hosseini, et nommé à des postes d’influence des figures notoirement hostiles aux personnes LGBTQ+.
En 2023, il avait déjà provoqué l’indignation en envoyant à des parlementaires un e-mail contenant des images pornographiques non contextualisées, censées prouver la présence de contenus choquants dans les écoles, mais sans qu’aucun établissement ni dossier ne soit mentionné. L’absence de contexte avait suscité la consternation jusque dans son propre camp.
Dans un État où les droits des personnes LGBTQ+ sont violemment attaqués, notamment en milieu scolaire, ce scandale révèle l’hypocrisie d’un courant politique qui prétend défendre la « morale » tout en imposant un système fondé sur la censure, la peur et l’humiliation.
En 2024, l’Oklahoma avait déjà été bouleversé par le suicide de Nex Benedict, un adolescent trans victime de harcèlement scolaire. De nombreuses associations avaient alors dénoncé la responsabilité directe des politiques menées par Walters, accusées d’alimenter un climat de haine.
Alors que plusieurs élus républicains réclament désormais une transparence totale, Walters continue de nier les faits, dénonçant une manipulation politique. Mais ce nouvel épisode illustre une fois de plus à quel point les tenants de l’autoritarisme moral sont souvent incapables d’incarner les valeurs qu’ils imposent aux autres.
L’enquête a été confiée à l’Office de la gestion administrative de l’Oklahoma.
















