Vatican : une cinquantaine de femmes transgenres conviées au déjeuner du « Jubilé des pauvres »

Le pape Léon XIV a convié ce dimanche 16 novembre une cinquantaine de femmes transgenres au déjeuner du « Jubilé des pauvres », un geste rare au Vatican mais qui suscite autant d’espoirs que de frustrations.

Selon The Washington Post, 48 femmes trans ont été accueillies dans la salle Paul-VI aux côtés de centaines de personnes en situation de précarité. Mais aucune n’a été placée à la table du pape, contrairement aux années précédentes sous François. Le cardinal Konrad Krajewski, organisateur de l’événement, a parlé d’un tirage « aléatoire » des places, assurant qu’il n’y avait « aucune exclusion ». Il a même évoqué des arrivées tardives pour expliquer leur éloignement de la table d’honneur.

Parmi les invitées figurait Alessia Nobile, 46 ans, militante trans catholique, qui a remis une lettre au pape au nom de la « communauté trans ». Elle l’exhorte à préserver l’ouverture amorcée sous François et à ne pas céder aux pressions conservatrices. Nobile avait déjà témoigné auprès du précédent pontife des violences, exorcismes et autres pseudo-thérapies qu’elle a subis.

Ces invitations interviennent alors que le Vatican a récemment accueilli un pèlerinage de plus de 1 000 catholiques LGBTQ+ et reçu en audience le mouvement réformateur « We Are Church ».

Mais Léon XIV maintient une ligne doctrinale traditionnelle. Il a écarté toute évolution à court terme sur la famille, rappelle que le mariage reste selon l’Église « l’union d’un homme et d’une femme » et se montre réservé sur la question des bénédictions de couples de même sexe.

Ce déjeuner, inédit par la diversité de ses invitées, reste donc un signal ambigu, avec une ouverture symbolique, mais sans rupture majeure. Pour les militantes trans présentes, le Vatican envoie un signe important, mais encore insuffisant. L’enjeu, désormais, sera de savoir si la main tendue de Léon XIV débouche sur une inclusion réelle.