Sabrina Decanton, conseillère municipale à Saint-Ouen et candidate des écologistes aux élections municipales de mars 2026, a annoncé ce mardi 25 novembre son retrait de la campagne, invoquant des comportements et propos homophobes au sein du groupe local EELV.
Dans un communiqué publié sur ses réseaux sociaux, l’élue explique avoir été « la cible d’homophobie » depuis plusieurs mois. Selon elle, son orientation sexuelle a été présentée par certains comme un obstacle à sa candidature et à une éventuelle victoire, jugée « incompatible avec le soutien des quartiers populaires ». Elle qualifie cette position de « stigmatisante et discriminatoire ».
Sabrina Decanton indique également avoir été confrontée à des pressions pour signer un « document illégal et contraire à l’éthique », destiné à confier des décisions municipales à un groupe restreint et secret. Elle affirme avoir refusé et souligne qu’elle ne pouvait poursuivre sa campagne « sans compromettre [ses] valeurs et [son] intégrité ».
L’élue précise qu’elle reste conseillère municipale jusqu’à la fin de son mandat, et qu’elle continuera à relayer les préoccupations des habitants auprès de l’exécutif local.
La secrétaire nationale d’EELV, Marine Tondelier, a réagi sur les réseaux sociaux en exprimant son soutien à Sabrina Decanton et en assurant que les instances disciplinaires du parti avaient été saisies. « Jamais l’homophobie n’aura sa place dans notre mouvement », a-t-elle déclaré, rappelant que la diversité constituait « une force » pour le parti.
Le maire socialiste de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, a également condamné les faits dénoncés par l’élue, qualifiant de « inacceptable, scandaleux et choquant » le fait de considérer l’orientation sexuelle comme un critère pour accéder à une candidature municipale.
Pour les personnes LGBTQIA+, ces événements rappellent que l’homophobie peut encore affecter la vie politique locale, même au sein de partis progressistes. STOP homophobie salue le courage de Sabrina Decanton et réaffirmée sa vigilance. L’affaire rappelle des situations comparables ailleurs en politique, comme celle de Sophia Chikirou, députée de Paris et candidate à la mairie, qui a été interpellée pour des propos homophobes dirigés contre des journalistes. L’association souligne que l’homophobie ne se limite pas à certains partis et que toutes les formes de discrimination, qu’elles viennent de la droite, de l’extrême droite ou de responsables de gauche, doivent être dénoncées.
STOP homophobie rappelle enfin que son engagement est entièrement tourné vers la protection des personnes LGBTQIA+, de leur dignité et de leur sécurité, et appelle à ce que les responsables politiques, quel que soit leur camp, prennent pleinement conscience de la portée de leurs paroles et de leurs pratiques.









