Russie : l’un des plus célèbres sites web LGBT d’actualité « bloqué pour propagande devant mineurs »

En place depuis 1997, avec plus de 100.000 visiteurs par jour, « BlueSystem.ru » est le plus grand portail d’information destiné à la communauté LGBT en Russie. Le régulateur des médias, Roskomnadzor, a réclamé la suspension de ses services, après qu’un tribunal de Sibérie occidentale ait condamné le support pour « diffusion de contenus promouvant les relations sexuelles non traditionnelles », selon le themoscowtimes.

Les administrateurs n’ont reçu aucun avertissement avant cette décision. On leur a demandé, sous 24h, de supprimer toutes les « informations non spécifiées mais interdites à la distribution dans la Fédération de Russie », écrivent-ils dans un communiqué, enjoignant l’ordonnance des autorités. « Nous n’avons pas pu nous défendre. Ils ont peur des homosexuels ! »

En 2013, l’agence nationale de régulation des médias avait pourtant approuvé les contenus du site, alors que la législation contre « la propagande homosexuelle » était déjà adoptée. « À la veille de l’élection présidentielle, le Kremlin s’est emballé pour mobiliser toute sa machine », ajoutent les militants. La répression anti-LGBT est constante, alimentée par l’hostilité religieuse et politique.

En février dernier, un dirigeant de l’Église orthodoxe russe, le métropolite Hilarion, responsable des relations extérieures du patriarcat de Moscou, a encore vanté les vertus des « thérapies » de conversion, pour « guérir » l’homosexualité.

« L’Église en a le pouvoir », a-t-il affirmé. « Nous pouvons transformer les personnes LGBT pour en faire de “bons pères” hétérosexuels. Notre expérience pastorale le prouve. Dans de nombreux cas, ils se débarrassent de leur orientation homosexuelle, ou reconstruisent leur vie pour devenir un homme de famille à part entière. »

Le Parlement européen les a pour la première fois condamnés, ce 1er mars, se félicitant, dans son rapport annuel sur les droits fondamentaux dans l’UE 2016, « des initiatives interdisant ces thérapies » ainsi que « la pathologisation des identités transsexuelles ».

Elles ne sont pas explicitement interdites en France. 29 eurodéputés français ont d’ailleurs voté contre. L’Amicale des Jeunes du Refuge a récemment sollicité personnalités publiques et politiques. La députée LREM Laurence Vanceunebrock-Mialon a réagi en annonçant qu’elle travaillait à l’élaboration d’un projet.

Valentine Monceau
stophomophobie.com