Patinage artistique : le Royaume-Uni ouvre la danse aux couples de même sexe

La fédération britannique de patinage artistique, British Ice Skating, a annoncé ce 10 décembre 2025 qu’elle autorisera à partir de la prochaine saison les couples de même sexe à concourir en danse sur glace lors des compétitions nationales. Une avancée majeure pour l’inclusion des personnes LGBTQIA+ dans un sport longtemps régi par des normes strictement genrées.

Jusqu’ici, les règlements britanniques imposaient, comme dans la plupart des pays, que les équipes de danse sur glace soient composées d’un homme et d’une femme. Cette contrainte, héritée de traditions sportives anciennes, empêchait de facto les duos de même sexe d’accéder aux compétitions officielles, même au niveau national.

Avec ce changement, les patineurs et patineuses pourront désormais former un couple indépendamment de leur genre. La mesure s’appliquera aux championnats nationaux et aux compétitions organisées sous l’égide de la fédération britannique. British Ice Skating affirme vouloir ainsi « élargir l’accès au sport » et mieux refléter la diversité des parcours et des identités au sein de la communauté du patinage.

Cette ouverture reste toutefois limitée au cadre national. À l’échelle internationale, la Fédération internationale de patinage (ISU) maintient pour l’instant l’obligation de couples mixtes dans les disciplines de danse sur glace et de patinage en couple. En l’état, les duos de même sexe ne peuvent donc pas participer aux championnats d’Europe, du monde ou aux Jeux olympiques, même s’ils sont autorisés et classés dans leurs pays respectifs.

Pour rappel, le Canada a été le premier grand pays de patinage à autoriser officiellement les couples de même sexe dès 2022 lors de ses compétitions nationales. La Finlande lui a emboîté le pas, permettant récemment à des équipes composées de deux femmes ou de deux hommes de concourir et d’être jugées selon les mêmes critères techniques et artistiques que les autres.

Pour les athlètes concernés, ces évolutions représentent bien plus qu’un ajustement réglementaire. Elles ouvrent la possibilité de poursuivre une carrière sportive sans avoir à renoncer à son identité ou à se conformer à des rôles de genre imposés. Plusieurs patineurs ont, ces dernières années, dénoncé des systèmes qui les forçaient à chercher un partenaire « du bon genre », parfois au détriment de la cohérence sportive ou de la sécurité sur la glace.

En autorisant les couples de même sexe, British Ice Skating envoie aussi un signal politique clair dans un contexte où les questions LGBTQIA+ restent sensibles dans le sport de haut niveau. La décision expose aussi le décalage croissant entre certaines fédérations nationales, prêtes à faire évoluer leurs pratiques, et les instances internationales, plus lentes à réformer leurs règlements.

Reste à savoir si cette dynamique finira par peser sur l’ISU, l’enjeu dépassant le seul patinage artistique : il s’agit de reconnaître que l’excellence sportive n’est pas une question de genre, mais de talent, de travail et de liberté d’être soi.