Un homme de 28 ans, Illies B., a été condamné mercredi 3 décembre à huit ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de l’Essonne pour une série d’extorsions avec arme visant des hommes homosexuels à Paris, à l’automne 2022, une information confirmée par le Parisien.
L’accusé attirait ses victimes via des applications de rencontre avant de les conduire dans une cave de la rue Marcadet, dans le 18ᵉ arrondissement. Là, il les frappait et les menaçait d’un couteau ou d’un hachoir pour leur voler leur téléphone. Plusieurs victimes ont également fait état d’insultes homophobes, dont « Sale PD », lancées alors qu’une lame était tenue sous la gorge de l’un d’eux. Lors du premier procès, ses avocats avaient contesté jusqu’à la présence de STOP homophobie comme partie civile.
En septembre 2024, l’homme avait été condamné à treize ans de prison en première instance, tout en continuant à nier les injures. En appel, il a finalement reconnu l’ensemble des faits, y compris les propos homophobes. Un point essentiel, selon les avocats des victimes, qui y voient une étape décisive dans la reconnaissance du préjudice.
Les victimes ont décrit des séquelles profondes : perte de confiance, anxiété à l’idée de rencontrer quelqu’un, difficulté à vivre sereinement leur orientation sexuelle. « Mon client a été rétabli dans son statut de victime grâce à cette reconnaissance totale », souligne Me Jean-Baptiste Boué-Diacquenod.
Ces condamnations s’ajoutent à d’autres affaires récentes de guets-apens homophobes liés à des rencontres en ligne. Elles mettent en lumière un phénomène préoccupant, fondé sur un ciblage délibéré des personnes LGBTQIA+, et rappellent l’importance d’une réponse pénale ferme lorsque la dimension homophobe des faits est avérée.
