États-Unis : un candidat républicain anti-trans rattrapé par ses abonnements à du « porno trans »

Aux États-Unis, la campagne pour le poste de gouverneur du Wisconsin prend un tournant inattendu. Bill Berrien, entrepreneur conservateur et candidat soutenu par le courant trumpiste, est accusé d’hypocrisie après la révélation de ses abonnements à des comptes en ligne liés à la pornographie, dont certains tenus par des actrices transgenres.

Le Milwaukee Journal Sentinel rapporte que Berrien, qui fait campagne contre les droits des personnes trans et dénonce l’« idéologie woke » dans les écoles, suivait sur la plateforme Medium plusieurs comptes consacrés à la « sexualité alternative », au polyamour et aux pratiques BDSM. Parmi ses abonnements figurent Jiz Lee, performeuse trans reconnue dans l’industrie du X, ainsi que des publications telles que « My Husband Loves Watching Me Flirt with Another Man » (« Mon mari adore me voir flirter avec un autre homme ») ou « ‘Ethical Porn’ Starts When We Pay for It » (« Un porno éthique, c’est d’abord un porno rémunéré »).

Berrien, 56 ans, directeur général de Pindel Global Precision, une entreprise de fabrication basée à Whitefish Bay, s’est lancé en politique en 2025 avec une plateforme conservatrice axée sur les « valeurs familiales » et un soutien affirmé à Trump. Sa campagne insiste sur la nécessité de « protéger les filles » en interdisant aux personnes transgenres de participer aux compétitions sportives féminines notamment, qualifiant cette question « d’expérimentation sociale radicale » : un terme souvent utilisé par certains candidats d’extrême droite pour critiquer les avancées en matière de droits LGBTQIA+, en les présentant comme des expériences imposées plutôt que comme des droits humains.

Interrogée sur ces incohérences privées, son équipe de campagne n’a pas nié les abonnements mais les a qualifiés d’« absurdités » sans rapport avec la vie politique. Le candidat, père de trois enfants, aurait rapidement modifié son compte après les premières questions des journalistes, supprimant plusieurs suivis embarrassants. Il espère ainsi renforcer sa posture victimaire face à ce qu’il décrit comme des « attaques politiques orchestrées par les médias ».

Dans un État clé comme le Wisconsin, attaché à la cohérence morale, ce type de révélations pourrait fragiliser Berrien. Pour les militants LGBTQIA+, l’affaire illustre surtout l’urgence de dénoncer les politiques visant à restreindre leurs droits, même lorsque leurs promoteurs sont eux-mêmes rattrapés par leurs contradictions, de plus en plus fréquentes dans les rangs républicains.