États-Unis : l’Église mormone conteste devant la Cour suprême la protection juridique des personnes transgenres

L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours (mormone) a récemment déposé un mémoire devant la Cour suprême des États-Unis pour contester la reconnaissance des droits des personnes transgenres, qu’elle estime susceptible de « diminuer la liberté religieuse » en exposant les organisations religieuses à des poursuites pour discrimination.

Dans ce document de 18 pages, l’« Amicus curiae », l’Église intervient sur deux affaires en cours : Hecox v. Little et B.P.J. v. West Virginia State Board of Education, qui portent sur la constitutionnalité de lois interdisant aux athlètes transgenres de participer à des compétitions sportives correspondant à leur identité de genre.

L’institution craint que ses fidèles soient stigmatisés, étiquetés comme « bigots » et comparés au racisme. Elle souligne également que des poursuites pourraient viser les organisations religieuses si la Cour décidait que la protection juridique des personnes transgenres doit être strictement appliquée. L’Église exprime par ailleurs des inquiétudes sur les implications pour l’emploi au sein des institutions religieuses, notamment l’obligation éventuelle d’embaucher des personnes trans.

Des positions déjà affichées par l’Église, qui avait soutenu en 2008 la Proposition 8 en Californie, visant à interdire le mariage entre personnes de même genre. Aujourd’hui, elle défend une vision selon laquelle l’extension des droits des personnes trans pourrait entrer en conflit avec les convictions religieuses de ses fidèles.

La Cour suprême devrait examiner ces affaires lors de sa session 2025-2026. Le jugement attendu pourrait redéfinir la frontière entre protections légales pour les personnes transgenres et prérogatives des institutions religieuses aux États-Unis, avec des répercussions possibles sur les débats similaires en Europe, où les droits LGBTQIA+ continuent de susciter des tensions politiques et sociales.