« Arrête avec tes mensonges » : l’autofiction de Philippe Besson enfin au cinéma

Paru en janvier 2017 aux éditions Julliard, le roman autobiographique de l’écrivain Philippe Besson, « Arrête avec tes mensonges », best-seller traduit dans une quinzaine de langues, sort en salle ce 22 février.

C’est l’histoire d’un premier amour interdit, c’est celle de nos ruralités, et c’est aussi la quête de vérité d’un fils. C’est un témoignage d’amour, et de ce qu’on lui sacrifie.

Stéphane, dix sept ans, fils de directeur, promis à un avenir d’écrivain, rencontre Thomas, même âge, unique fils d’une famille d’agriculteurs, promis à reprendre la ferme.

C’est l’été 1984 et les regards se croisent, les salives s’échangent, les corps se mélangent, dans un vieux gymnase ou au bord d’une ancienne carrière inondée.

Le sexe, cru, devient amour pour ces deux ados qui préparent le bac. Mais déjà le poids de l’avenir fait diverger nos jeunes passionnés, et Thomas fait jurer à Stéphane de ne rien dire, lui qui est confiné à son terroir.

Trente cinq années passent, et Stéphane Belcourt, devenu romancier à succès, retourne pour la première fois sur place. Il y fait la rencontre du fils de Thomas, qui n’est pas tout à fait étranger à sa présence…

L’adaptation au cinéma du roman est réalisée par Olivier Peyon, qui approfondit le dialogue entre l’ancien amant et ce fils en quête de réponse, nous livrant ce superbe objet cinématographique, juste, et qui nous tient du début à la fin.

Niveau casting, Jérémy Gillet (une révélation), captivant dans son interprétation de Stéphane Belcourt à 17 ans, Guillaume de Tonquédec, d’une justesse et d’une ressemblance troublante avec l’auteur, qu’il incarne au présent, aux côté de Victor Belmondo, renversant dans le rôle du fils de Thomas, ce premier amour, interprété quant à lui par Julien de Saint Jean, ombreux et troublant.

En maniant habilement les flashbacks, le film nous transporte tant dans la tête de Stephane Belcourt, dont le présent est percuté par les fantômes de son passé.

On revit avec lui la passion de cette fougue adolescente, le désespoir que fait naître le départ de l’être aimé, le trouble qu’engendre la rencontre avec ce fils. On est ému aux larmes, face à la beauté de cet amour impossible, et à la beauté du sacrifice de Thomas. On est, bien sûr, dévasté qu’il finisse par se suicider.

Quand on lui demande si la destiné de Thomas aurait été différente à notre époque, Philippe Besson, renvoie au suicide ce 7 janvier 2023 de Lucas, collégien de 13 ans, victime de harcèlement homophobe.

Chez STOP homophobie nous pensons que ces films sont essentiels à faire progresser les mentalités pour justement ne plus laisser arriver de tels drames.

« Arrête avec tes mensonges » sort dans les salles ce 22 février, et on vous le recommande chaleureusement.