Un cinquième corps a été repêché mardi 26 août dans la Seine, à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne), sans signe de violences apparentes, selon le parquet de Créteil. Cette découverte survient deux semaines après que quatre corps avaient été retrouvés à Choisy-le-Roi, quelques kilomètres en amont.
Retrouvé en état de décomposition avancée par la brigade fluviale, l’homme n’avait aucun papier d’identité sur lui. Une enquête pour recherche des causes de la mort a été confiée au commissariat de Charenton, avec autopsie et analyses toxicologiques. À ce stade, aucun lien n’est établi avec la série de meurtres de Choisy-le-Roi, mais cette découverte renforce l’inquiétude et l’urgence de la mobilisation collective.
Les quatre premiers corps et le suspect
Dimanche 24 août, un jeune homme SDF d’une vingtaine d’années, d’origine nord-africaine, a été mis en examen pour « meurtres en concours » et placé en détention provisoire. Il refuse toujours de répondre aux questions des enquêteurs.
Les quatre victimes identifiées sont Franz (48 ans), Sami (21 ans), Abdallah (21 ans) et Amir (26 ans). Certaines présentaient des signes de strangulation. Les enquêteurs ont relevé des éléments matériels accablants : traces ADN, utilisation des cartes bancaires et téléphones des victimes, et possession de papiers d’identité appartenant aux victimes.
Une possible motivation homophobe
Selon des proches, Franz fréquentait régulièrement les abords du site de découverte, connu comme un lieu de rencontres entre hommes. Le parquet confirme que cette hypothèse est examinée avec sérieux. L’association STOP homophobie, qui s’est constituée partie civile, a lancé un appel à témoins pour aider à reconstituer les déplacements du suspect et identifier d’éventuelles autres victimes.
« Chaque témoignage peut être déterminant pour éclairer les motivations du suspect et prévenir d’autres drames ». Même un détail apparemment insignifiant peut contribuer à la compréhension complète de ces crimes et à la protection des personnes LGBT.
Un climat de vigilance
Si le cinquième corps découvert à Charenton-le-Pont n’est pas lié pour l’instant aux meurtres de Choisy-le-Roi, sa découverte souligne la vulnérabilité des lieux de sociabilité précaires et des espaces de rencontres pour les hommes gays et la nécessité d’une vigilance renforcée.
