Terence Stamp, acteur britannique au charisme magnétique, est décédé le 17 août à l’âge de 87 ans. Si son nom reste gravé dans la mémoire du grand public pour son rôle de général Zod dans Superman, il aura également marqué l’histoire de la représentation queer au cinéma.
En 1994, il prête son élégance et sa gravité à Bernadette, une femme transgenre dans The Adventures of Priscilla, Queen of the Desert. Aux côtés d’Hugo Weaving et Guy Pearce, il y campe une figure bouleversante de dignité, qui a contribué à ancrer le film comme œuvre culte de la culture LGBT.
Un acteur de génie, un interprète habité
Né en 1938 dans l’East End de Londres, Stamp s’impose très tôt comme l’un des visages du « Swinging London ». À seulement 24 ans, il est nommé aux Oscars pour Billy Budd (1962), puis décroche le prix d’interprétation masculine à Cannes pour L’Obsédé de William Wyler.
Son parcours alterne ensuite entre cinéma d’auteur, Pasolini, Fellini, Soderbergh, et productions hollywoodiennes, où il s’impose comme l’un des méchants les plus marquants du grand écran.
Bernadette, rôle culte et tournant queer
En 1994, il bouleverse par son interprétation de Bernadette, une femme transgenre dans The Adventures of Priscilla, Queen of the Desert. Stamp expliquait avoir préparé ce rôle avec empathie, cherchant à comprendre ce que signifiait « naître dans le mauvais corps » et se documentant sur les parcours trans. La performance, saluée par des nominations aux Golden Globes et aux BAFTA, reste une étape majeure pour la visibilité queer au cinéma.
L’acteur reconnaissait que ce rôle avait changé sa vie : Être arrêté par des personnes LGBT dans la rue pour me dire combien ils avaient aimé Priscilla, « cela a illuminé mon existence », confiait-il.
Fasciné par l’androgynie, il voyait dans la fluidité des genres une voie possible vers des relations plus simples et plus libres. À travers Bernadette, il est devenu une icône queer internationale, et par la sincérité de son jeu, à contribuer à transformer le regard porté sur les identités LGBT.
Un héritage vivant
Sa famille a rappelé dans un communiqué qu’il laisse derrière lui « une œuvre extraordinaire, à la fois comme acteur et comme écrivain, qui continuera d’inspirer des générations ».
Pour la communauté LGBT, cet héritage est aussi celui d’une représentation rare et digne. En prêtant son élégance et sa profondeur à Bernadette, Terence Stamp a offert au cinéma une figure qui continue, trente ans plus tard, à résonner comme un symbole de liberté et de fierté.
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