États-Unis : un élu républicain anti-LGBT démissionne après des accusations de pédopornographie

En Caroline du Sud, Robert John “RJ” May III, 38 ans, élu républicain connu pour ses positions virulentes contre les droits LGBTQ+, a démissionné après avoir été inculpé de dix chefs d’accusation pour diffusion de matériel pédopornographique.

Depuis 2020, May représentait la 88ᵉ circonscription à la Chambre des représentants de l’État. Il était l’un des stratèges politiques du Freedom Caucus, une faction ultraconservatrice du Parti républicain. Inspiré d’un groupe similaire siégeant au Congrès à Washington, ce caucus rassemble les élus les plus à droite : farouchement hostiles à l’avortement, aux droits LGBT+, à la reconnaissance des personnes trans, et favorables à une interprétation religieuse et très restrictive de la Constitution. En Caroline du Sud, ce bloc exerce une forte influence pour pousser des lois encore plus dures que celles défendues par l’aile républicaine traditionnelle.

Il s’était d’ailleurs illustré par son soutien actif à des projets de loi interdisant les soins de santé affirmant le genre pour les mineurs, restreignant les spectacles de drag queens et excluant les personnes trans des compétitions sportives. Des positions qu’il justifiait au nom de la « protection de l’innocence de l’enfance », rhétorique couramment utilisée par les mouvements anti-LGBT+ américains.

Pourtant, en juin dernier, un grand jury fédéral l’a inculpé pour avoir distribué du matériel d’abus sexuels sur enfants. L’enquête avait débuté après un signalement en avril 2024 par la plateforme de messagerie Kik. Les enquêteurs sont remontés jusqu’à son domicile, découvrant environ 220 fichiers (images et vidéos) échangés sur quelques jours seulement.

Placé en détention provisoire sans possibilité de libération sous caution, RJ May a annoncé sa démission le 11 août, affirmant agir « dans l’intérêt de [sa] famille et de [ses] électeurs ». S’il est reconnu coupable, il encourt jusqu’à 20 ans de prison par chef d’accusation, une amende pouvant atteindre 250 000 dollars (environ 230 000 euros) et au moins cinq années de liberté surveillée. Une élection spéciale devrait être organisée d’ici la fin de l’année pour pourvoir son siège.

Accusations criminelles graves et hypocrisie politique… Plusieurs figures politiques conservatrices ont récemment été éclaboussées par des affaires similaires, ravivant le débat sur l’instrumentalisation des enfants dans les campagnes anti-LGBTQ+.