Les écoles suisses doivent aller de l’avant en matière d’éducation sexuelle, réaffirment les groupes LGBT des principales formations politiques helvétiques, en réponse à une initiative des milieux conservateurs.
Les groupes LGBT des principaux partis politiques suisses, de la gauche jusqu’à la droite populiste, s’affichent unis pour défendre l’éducation sexuelle à l’école. Il s’agit, expliquent-ils dans un communiqué, de «promouvoir l’acceptation et le respect» chez «tous les élèves, indépendamment de leurs origines culturelles et de leurs convictions philosophiques».
La déclaration intervient à la suite du lancement (plutôt calamiteux) d’une initiative contre la «sexualisation» de l’école, au printemps derniers. Soutenue par des personnalités des milieux chrétiens et de la droite dure, le texte entend rendre cet enseignement facultatif, et l’interdire avant l’âge de 9 ans. Il vise en particulier le nouveau programme d’études controversé de la Suisse alémanique, qui projette de renforcer l’information des enfants sur les thématiques liées à la sexualité et à la reproduction.
Nouveaux dangers d’internet
Les groupes de travail LGBT du PS, des Verts, des radicaux, des libéraux et même de l’UDC et du PDC (dont certains membres sont de farouches partisans de l’initiative) rappellent que l’éducation sexuelle est un outil indispensable dans la lutte contre les discriminations et les préjugés sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Ces cours sont d’autant plus nécessaires qu’à présent que «les jeunes doivent apprendre à se comporter correctement avec les nouveaux dangers d’internet», ajoutent-ils, en référence à la diffusion de la pornographie et au phénomène du cyberharcèlement, qui touche un nombre croissant d’ados.
Cheffe de file romande de la croisade contre l’éducation sexuelle, l’ex-députée vaudoise Suzette Sandoz a balayé les arguments des groupes LGBT, hors-sujet selon elle. «Le respect de la personne est un principe fondamental qui vaut pour chaque être humain, homosexuel ou pas», a-t-elle commenté dans le quotidien fribourgeois «La Liberté».