Procès Le ministère de l’Education se dit déterminé à faire progresser la lutte contre l’homophobie après l’annulation de l’agrément de SOS Homophobie

Le ministère de l’Education nationale a pris acte mardi de l’annulation par la justice de l’agrément national accordé à SOS Homophobie, tout en affirmant que le jugement ne remettait pas en question la “qualité du travail éducatif de l’association”.

“Ce jugement ne remet en question ni la qualité du travail éducatif de l’association SOS Homophobie, ni la nécessité d’une information en milieu scolaire sur la lutte contre les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle et l’homophobie dont le tribunal administratif reconnaît qu’elle poursuit un but d’intérêt général”, a précisé le ministère dans un communiqué.

Le 23 novembre, le tribunal administratif de Paris, saisi par la Confédération nationale des associations familiales catholiques (CNAFC), a annulé l’agrément national de cinq ans dont SOS Homophobie bénéficiait depuis 2009 en tant qu’association éducative complémentaire de l’enseignement public.

Cette annulation ne met toutefois pas en péril les interventions de SOS Homophobie auprès de lycéens et collégiens.

Déterminé “à faire progresser la lutte contre l’homophobie”, le ministère “souhaite développer les interventions de sensibilisation en milieu scolaire dès lors que sont réunies les indispensables conditions de sérieux, de professionnalisme et de qualité pédagogique des interventions, comme cela est le cas concernant SOS Homophobie”.

Dès l’annonce du jugement, l’association “en lien avec le ministère de l’Education nationale” a “entamé une adaptation du document de travail interne à l’origine du contentieux”, ce qui “devrait lui permettre de déposer dans les meilleurs délais une nouvelle demande d’agrément”, selon le ministère.

La maire socialiste de Montpellier, Hélène Mandroux, a estimé mardi que la lutte contre les discrimination ne devait “pas être instrumentalisée dans le débat actuel sur le mariage pour tous” après cette décision.

“Rappelant le principe de laïcité, je m’interroge sur la conséquence de la décision du tribunal administratif”, écrit Hélène Mandroux dans un communiqué transmis à l’AFP.

“Comment peut-on porter atteinte aux convictions religieuses en luttant contre toutes les discriminations et ce dans un état laïque!”, demande encore l’élue montpelliéraine, qui dit apporter “son soutien à SOS Homophobie pour le travail mené dans les établissements scolaires” et saluer “l’engagement des associations LGBT dans la lutte contre les discriminations partout en France”.

SOS Homophobie, créée en 1994, revendique plusieurs centaines d’interventions en milieu scolaire depuis 2003.

Durant l’année scolaire 2011-2012, 12.000 collégiens et lycéens répartis sur 533 classes en France ont été sensibilisés par SOS Homophobie, contre 7.000 l’année scolaire précédente.