Présidentielle USA Obama tente de mettre Romney en difficulté sur les questions de société

Mariage des homosexuels, avortement, contraception: le président américain Barack Obama s’est emparé de questions de société susceptibles de mettre son adversaire Mitt Romney en difficulté, même si ces dossiers semblent être passés au second plan à l’approche du 6 novembre.

Le dirigeant sortant, face à un candidat qui a donné beaucoup de gages à la base conservatrice lors des primaires de son parti au début de l’année, est de son côté resté consensuel voire vague sur des sujets où des prises de position trop tranchées pourraient lui coûter les centristes dont il a besoin.

“Mauvais pour les femmes”: l’équipe démocrate martèle depuis des mois le message selon lequel la victoire de Mitt Romney à la présidentielle constituerait un “retour en arrière” pour l’accès à la contraception ou le droit à l’avortement.

La Cour suprême a encadré ce dernier droit en 1973 dans l’arrêt “Roe contre Wade”, auquel aucun président républicain ne s’est attaqué de front depuis. M. Romney a dit souhaiter que les magistrats reviennent sur cet arrêt, et promis qu’il nommerait des juges en conséquence.

Premier président à soutenir le mariage homosexuel

Mais Barack Obama a mis au premier plan un autre sujet brûlant en devenant en mai dernier le premier président américain à soutenir le droit des homosexuels à se marier.

Il s’est toutefois exprimé “à titre personnel”, évitant de trop s’exposer, affirme Kareem Crayton, de l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill. “Je pense que c’était un risque calculé”, même si cela “va rendre son (élection) un peu plus difficile dans certains Etats” conservateurs, explique ce politologue.

Et Barack Obama se retrouve en phase avec l’opinion américaine, les instituts de sondage ayant noté en 2010 un basculement en faveur des unions entre personnes du même sexe. M. Romney, sans surprise, estime qu’un mariage est exclusivement “une union entre un homme et une femme”.

Barack Obama est toutefois resté prudent sur d’autres sujets chéris par l’aile gauche du parti démocrate, comme le contrôle de la circulation des armes, l’abolition de la peine de mort ou la dépénalisation du cannabis.

Ces questions de société, omniprésentes lors de la campagne des primaires républicaines, ont été reléguées au second plan ces dernières semaines, les deux candidats s’étant surtout affrontés sur l’économie, comme l’a montré le premier débat télévisé de mercredi.

“Les électeurs que les candidats tentent de convaincre à l’heure actuelle sont soit les centristes, soit les indécis, et les sondages montrent que l’économie est le sujet” sur lequel ces derniers prendront leur décision, explique à l’AFP Christina Greer, spécialiste des élections à l’université Fordham de New York.