« Plaquons l’homophobie » : la Ligue nationale de Rugby lance un vaste plan de sensibilisation pour combattre les clichés et libérer la parole

Dans le cadre de son programme sociétal « Célébrons la diversité », la Ligue nationale de rugby a présenté ce 27 février le premier volet de sa campagne, « Plaquons l’homophobie », avec comme ambassadeurs le capitaine du Stade Français Yoann Maestri et le directeur sportif du Racing 92, Yannick Nyanga. Une première dans un sport véhiculant des clichés sur la virilité, où jusqu’ici seul un joueur de renom, l’ex-international gallois Gareth Thomas, a fait son coming out il y a dix ans.

« Le sport n’est pas en dehors de la société donc oui c’est un sujet qui nous concerne », a reconnu le président de la LNR Paul Goze lors d’un point presse, « même si aucune affaire n’a encore vu le jour » au niveau disciplinaire. « Le rugby c’est l’acceptation de la différence, c’est dans l’ADN de ce sport, où une équipe est composée de plein de gabarits. C’est un sport particulièrement adapté pour parler de diversité. »

Pour autant, les valeurs portées par le rugby ne permettent toujours pas de parler librement d’homosexualité, comme le révèle une étude menée par le cabinet Oliver Wyman auprès d’environ 380 joueuses et joueurs pros, et dévoilée parallèlement jeudi. Parmi les freins évoqués, « la crainte d’un traitement différent en cas de coming out ». 75 % des personnes interrogées le confirment.

« Ça montre qu’il y a du travail », poursuit Yannick Nyanga. Des ateliers devraient également suivre dans les 30 clubs de Top 14 et de Pro D2, comprenant les joueurs des centres de formation, les présidents de club et les entraîneurs. Une journée de championnat sera dédiée à la lutte contre l’homophobie en mai prochain.

Ce plan de lutte est initié un mois seulement après l’arrivée en France d’Israel Folau aux Dragons catalans de Perpignan en rugby à XIII, un joueur licencié par la fédération australienne pour avoir tenu des propos homophobes.

Paul Goze n’est cependant pas favorable aux arrêts des matches en cas d’insultes homophobes issus des tribunes, à l’instar de ce qui a été fait dans le football en France. « Je suis relativement contre. Nous avons la possibilité de sanctionner les clubs » si cela arrivait, a-t-il précisé.