Plainte pour diffamation gayphobe contre le journal Le Progrès

Dans son édition du samedi 18 avril 2020, le quotidien régional Le Progrès (Lyon) a publié un article intitulé « Les rencontres ne restent pas virtuelles dans le milieu gay », suggérant que les hommes homosexuels ne respectaient pas le confinement imposé par la crise sanitaire du Covid 19, en raison de leur « sexualité hyperactive ».

L’article cite le docteur Jean-Michel Livrozet, président du COREVIH de Lyon Vallée du Rhône, qui a d’ailleurs regretté, mardi, dans un communiqué, des propos sortis de leur contexte, ainsi qu’un titre racoleur, en plus du manque de nuances et de précision, qui ont notamment conduit à la stigmatisation des gays et compromis son message initial de prévention.

Indignées, comme beaucoup d’autres associations et personnes LGBT, Stop Homophobie et Mousse ont donc décidé de déposer plainte, ce mercredi 22, contre Le Progrès, avec constitution de partie civile pour « diffamation publique envers un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle ».

L’imputation de commettre des infractions pénales pour assouvir des désirs sexuels portent gravement atteinte à l’honneur et à la considération des gays.

Pour Me Etienne Deshoulières, avocat des associations, « elle est d’autant plus vexatoire qu’elle les renvoie à l’image de drogués et de pervers sexuels à laquelle ils étaient assimilés à une époque passée en France et encore aujourd’hui dans d’autres pays où les rapports sexuels entre hommes constituent un délit pénal. »

« Un article de prévention à destination des personnes ayant des rapports sexuels à risque eut été souhaitable », a également réagi Arnaud Boisseau, porte-parole de STOP homophobie. « Véhiculer l’idée que les gays sont dans leur majorité des personnes prêtes à se mettre en danger et risquer la vie des autres afin d’assouvir leurs pulsions libidineuses incontrôlables, c’est effectivement de la diffamation ciblée. Et nous invitons évidemment le Progrès à travailler avec nos associations à la rédaction d’un article rectificatif, et présenter ses excuses, surtout en cette période de crise où les discriminations à l’encontre des personnes LGBT sont en hausse. »