Olivier Serva (LREM), qui avait qualifié l’homosexualité d’« abomination », élu Président de la délégation Outre-mer (VIDEO)

Le maintien de son investiture par les équipes d’Emmanuel Macron avait déjà fait débat, au sein même du parti, en raison de propos tenus en 2012 lors d’un plateau de télévision, où il qualifiait, « en s’appuyant sur la Bible », l’homosexualité « d’abomination » et le mariage entre personnes de même sexe de « péché ».

« Etre tolérant, ce n’est pas accepter l’intolérable », avait-il aussi indiqué, refusant de se laisser ainsi imposer une loi « en catimini par quelques lobbys qui influencent les députés » : « la société guadeloupéenne n’est pas prête » pour le Mariage pour tous, et « l’homosexualité est un choix, une préférence sexuelle qui est de l’ordre privé ! »

Des propos dénoncés par les militants LGBT, notamment la Fédération « Total Respect » (Tjenbé Rèd), qui avait réclamé sa révocation, mais que le responsable politique a ensuite profondément regretté, affirmant dans un communiqué publié en pleines législatives « qu’elles ne correspondaient plus à ses convictions. »

« Je ne suis pas homophobe… Je m’excuse auprès des personnes que j’ai pu blesser pour cette prise de parole outrancière… C’était une faute ». Sur France Info, il ajoutera qu’il a « beaucoup d’amis homosexuels » et « respecte le choix de chacun. »

Olivier Serva a finalement remporté les élections dans la première circonscription de Guadeloupe et vient d’être élu ce mardi 18 juillet à la présidence de la délégation Outre-mer de l’Assemblée nationale.

Une nouvelle inquiétude pour les LGBT guadeloupéens qui, devant le manque de réaction du gouvernement, s’interrogent sur la « moralisation » tant vantée par le « candidat » Macron.

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Et sur France-Antilles, François-Michel Lambert, autre député de La République en marche, conteste également cette légitimé : « J’ai honte qu’il ose ! », dit-il, annonçant qu’il n’apportera pas non plus son soutien à Olivier Serva : « La délégation est là pour défendre et montrer les richesses des Outremer ».

L’intéressé s’est néanmoins réjoui de « la confiance » que lui ont accordé les membres du groupe, dont il a pris la tête avec 18 voix contre 15 et 2 votes nuls.

Nous avons tenté de l’interroger sur ses initiatives contre les LGBT-phobies en Guadeloupe, mais l’élu nous avait déjà bloqués !

Rappelons que Christine Boutin, ex-présidente du Parti chrétien démocrate (PCD), a été condamnée en décembre 2015 pour « incitation à la haine ou à la violence » contre les homosexuels, pour avoir pareillement qualifié l’homosexualité d’« abomination », dans une interview au magazine Charles, sorti début avril 2014. Les sanctions ont été confirmées en appel, la procureure ayant même estimé qu’en tant que femme politique, « elle a conscience de la portée des mots ! L’abomination n’est pas une notion abstraite… C’est d’une violence incroyable ». Mme Boutin avait axé sa défense sur le fait qu’elle s’était « inspirée de la Bible », condamnant l’acte mais pas les personnes.

Valentine Monceau
stophomophobie.com