Membre de l’Union africaine, les Seychelles décriminalisent l’homosexualité : Une rareté !

>> A Victory for LGBT Rights in Seychelles

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L’archipel de l’océan Indien est devenu l’un des rares pays membres de l’Union africaine à autoriser de facto l’homosexualité, qui demeure un crime dans une majorité de pays africains, a indiqué ce jeudi l’agence de presse des Seychelles (SNA). Les poursuites étaient toutefois très rares, les contrevenants devant être pris sur le fait.

L’article amendé par les députés rendait illégale « la connaissance charnelle contre-nature ». Concrètement, c’est la sodomie – entre deux hommes ou entre un homme et une femme – qui était visée par ce texte, l’homosexualité féminine n’étant pas poursuivie.

« Sur les 28 députés présents pour le vote (l’assemblée en compte 32 au total, Ndlr), 14 ont voté pour et l’autre moitié s’est abstenue », a rapporté la SNA après le vote de mercredi dans la capitale Victoria. Quatre autres députés n’étaient pas présents.

Au mois de mars, le procureur général des Seychelles, Ronny Govinden, avait prévenu que cet amendement, lorsqu’il serait voté, « décriminaliser(ait) l’homosexualité » dans l’archipel.

C’est le président seychellois James Michel qui avait lancé cette réforme en février : « Mon gouvernement continuera à faire mieux encore parce que le bien-être des Seychellois a toujours été au cœur de mes préoccupations. Notre intention est de ne jamais oublier personne » avait déclaré le chef de l’État avant d’annoncer son intention d’abroger le loi, introduite par les Anglais en 1955, qui prévoyait jusqu’à 14 ans d’emprisonnement. Mais il n’avait donné aucune consigne de vote aux 31 députés de son parti, le Parti Lepep. Ces derniers ont été invités à voter en leur âme et conscience.

« Notre Constitution stipule clairement que toutes les personnes sont égales et c’est ce en quoi notre parti croit”, a pour sa part déclaré Francesca Monnaie, la chef de l’opposition au parlement et responsable par intérim du Mouvement démocratique populaire.

« Donc, je ne vois pas pourquoi nous devrions entretenir une discrimination contre un groupe spécifique fondé sur son orientation sexuelle », a ajouté Mme Monnaie, qui a voté en faveur de l’amendement de la loi.

L’économie des Seychelles, un archipel paradisiaque de 115 îles, repose en grande partie sur un tourisme de luxe, avec de nombreuses lunes de miel à la clé.

Dans un pays où plus de trois-quarts de la population est catholique, les défenseurs du projet ont tenté ces dernières semaines d’atténuer les réticences de certains responsables politiques ou religieux.

« Un pêché n’est pas déterminé par le gouvernement mais par la religion », a ainsi plaidé le ministre seychellois des Affaires étrangères, Joel Morgan. « Chaque individu doit agir en conscience sur cette question. »

Fabianna Bonne, qui dirige la principale association du pays pour les droits des homosexuels, a estimé qu’il fallait à présent éduquer la société « contre les idées reçues et les stéréotypes négatifs », a rapporté la SNA.

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>> Same-sex acts are no longer illegal in the Republic of Seychelles, the 115-island country off the East African coast, making it one of the few African countries to decriminalize the acts.

Fourteen lawmakers voted Wednesday in favor of the proposal to amend Section 151 of the country’s Penal Code that named sodomy a felony, punishable with up to 14 years in prison. Fourteen others abstained; four were absent.

The amendment comes three months after President James Michel’s national address in which he said his government would introduce a bill to abolish Section 151. Michel called the law a colonial remnant and an « aberration » in Seychelles’s « tolerant » society. He reminded the nation of Seychelles’s 2011 agreement with the UN Humans Rights Council to decriminalize homosexuality.

Religious leaders criticized his remarks, saying the proposed bill went against beliefs in the overwhelmingly Catholic country.

The ministers who voted for the legislation disagreed that these beliefs should inform law, a state news agency reports:

When addressing the proportion of the population who have said that sodomy is a sin, Morgan said that by decriminalizing the act does not mean the act is no longer a sin.

« A sin is not determined by the government but by religion. Each individual needs to follow his or her conscience on the issue. »

Before the vote, religious leaders « had already expressed their dissatisfaction with the proposal during a consultative meeting organized by the Leader of Government business in the National Assembly.” Still, the country’s Roman Catholic bishop called for Parliament to vote « according to their informed conscience, free from all irrelevant external interference, » the Seychelles News Agency reports.

The next step, said Seychelles Anglican Bishop James Wong, is dialogue.

« The church is not pushing out those who are practicing sodomy or members of LBGTI [Lesbian, gay, bisexual, transgender and intersex community] but what I’m proposing is the need to establish a dialogue, where we say the doors of the church are opened and that God loves all people of earth. We have to establish a dialogue between both parties and at the end of the day, the love of God has to prevail, » said Wong.

« The church is against the repealing of the law but the church policy is that whether it has been repealed or not, life goes on. We should not discriminate against anyone, » he added.