Loi anti-gays: Hillary Clinton appelle l’Ouganda à lutter contre les discriminations

La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a appelé l’Ouganda à lutter contre les discriminations, en remettant, vendredi à Kampala, un prix à une coalition d’ONG luttant contre un projet de loi controversé aggravant les peines contre l’homosexualité dans ce pays

“Il est crucial que tous les Ougandais, gouvernement comme citoyens, se prononcent contre la discrimination, le harcèlement et l’intimidation de quiconque (…) peu importe d’où il vienne, ce en qui il croit, qui il aime”, a déclaré Hillary Clinton, en visite officielle à Kampala.

Elle a assuré avoir “soulevé ces questions” vendredi avec le président ougandais Yoweri Museveni qui, fin 2011, avait invité les bailleurs occidentaux à se préoccuper du financement des infrastructures dans les pays en développement, plutôt que de la défense des droits des homosexuels.

“Il ne s’agit pas de façonner des privilèges spéciaux pour un groupe, il s’agit de s’assurer que les droits universels soient garantis pour tous. La violation des droits de quiconque est une violation des droits de tous”, a poursuivi Hillary Clinton, sans préciser quelle avait été la réponse du président ougandais.

Elle s’exprimait en remettant le Prix 2011 des défenseurs des droits de l’Homme du département d’Etat à la Coalition de la société civile pour les Droits de l’Homme et le Droit constitutionnel, qui réunit une quarantaine d’ONG ougandaise.

La Coalition avait été mise sur pied pour combattre un projet de loi, déposé pour la première fois en 2009 et ressorti des cartons début 2012 mais pas encore discuté, qui prévoit de durcir la législation ougandaise contre l’homosexualité, déjà pourtant punie de la prison à perpétuité en Ouganda.

Le texte du projet déposé devant le Parlement prévoit notamment la peine de mort en cas de relations homosexuelles en récidive, avec un mineur ou de la part d’un séropositif, mais son rapporteur a indiqué qu’il ferait supprimer cette disposition qui a suscité un tollé international.

Le projet de loi continue néanmoins notamment de punir sévèrement la “promotion” de l’homosexualité.

Kampala avait assuré ne pas soutenir le projet mais avait défendu le fait qu’il soit débattu devant le Parlement.