Logement : des experts de l’ONU réclament des mesures anti-discriminatoires pour les jeunes LGBT

« Les jeunes lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres à travers le monde sont confrontés à l’exclusion socio-économique, y compris dans leurs communautés, et la désapprobation de leur famille peut les forcer à quitter leur domicile, ce qui les rend plus vulnérables à davantage de violence et de discrimination (…) », d’où leur surreprésentation dans les populations de sans-abri et les « discriminations supplémentaires qu’ils subissent », ont dénoncé Victor Madrigal-Borloz, Expert indépendant des Nations Unies sur la protection contre la violence et la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre, et la Rapporteure spéciale sur le droit au logement, Leilani Farha, dans un communiqué de presse conjoint publié vendredi 9 août 2019.

« Être sans-abri peut également entraîner d’autres formes d’exclusion des droits fondamentaux de l’homme »

À l’école, de nombreux jeunes LGBT sont victimes d’intimidations, « ce qui entraîne des taux d’abandon plus élevés que la moyenne et a de graves conséquences à long terme pour leur projet de vie. Ils ont moins de chances d’avoir le niveau d’éducation et les compétences nécessaires pour trouver un emploi et atteindre la sécurité économique, ce qui affecte tout autant leurs chances de trouver un logement convenable. »

« L’impact d’une telle situation d’exclusion ne peut être sous-estimé. Une étude récente a révélé que près des deux tiers des jeunes LGBT sans domicile étaient aux prises avec des problèmes de santé mentale et des études suggèrent qu’ils sont plus susceptibles de faire état de dépression, de trouble bipolaire et d’idées et tentatives de suicide. Ils sont également moins susceptibles d’avoir accès aux soins de santé et sont extrêmement vulnérables à l’abus d’alcool et de drogues », soulignent M. Madrigal-Borloz et Mme Farha.

Ils rappellent qu’en vertu du droit international des droits de l’homme et conformément aux objectifs de développement durable, « les États ont l’obligation immédiate de mettre en œuvre le droit au logement et de lutter efficacement contre le problème des sans-abri. »

« Les États doivent prendre des mesures immédiates pour s’attaquer en priorité aux causes structurelles sous-jacentes du problème des sans-abri en vue de son élimination d’ici 2030. Dans ce contexte, les mesures adoptées par les gouvernements nationaux et locaux doivent empêcher les jeunes LGBT de devenir des sans-abri, veiller à ce que les politiques de logement et que les programmes incluent les personnes LGBT et répondent aux besoins des jeunes LGBT », ont-ils conclu.