JMS/VIH : L’Onusida présente de nouveaux objectifs « ambitieux mais réalisables » pour 2025

Dans un rapport publié ce 25 novembre, en amont de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le 1er décembre, l’agence de l’ONU dédiée à la lutte contre le VIH/sida appelle les pays à intensifier leur action mondiale, avec de nouveaux objectifs « ambitieux mais réalisables » pour 2025.

« La riposte mondiale au sida n’était pas sur la bonne voie avant même que la pandémie de Covid-19 ne frappe, mais la propagation du coronavirus à créé des revers supplémentaires », note l’ONUSIDA.

Les objectifs 2020 ne seront pas atteints – même si certains pays d’Afrique subsaharienne, comme le Botswana et l’Eswatini (Swaziland), les ont même dépassés.

Ces objectifs 2020 se résument par la formule 90-90-90: que 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut, que 90% de ces dernières soient sous traitement, et que parmi celles-ci, 90% aient une charge virale indétectable.

Trente-huit millions de personnes vivent avec le VIH, et plus de 12 millions de personnes attendent un traitement, qui sauve aujourd’hui la vie. En 2019, 1,7 million de personnes ont été nouvellement infectées par le VIH et 690.000 personnes sont décédées de maladies liées au sida.

« L’échec collectif à investir suffisamment dans des ripostes au VIH complètes, fondées sur les droits et centrées sur les personnes a eu un prix terrible », selon Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’Onusida.

« Pour remettre la riposte mondiale sur les rails, il faudra donner la priorité aux personnes et lutter contre les inégalités sur lesquelles les épidémies se développent », ajoute-t-elle.

Les nouveaux objectifs proposés reposent en particulier sur les personnes les plus à risque et marginalisées, particulièrement « les jeunes femmes et filles, les adolescents, les professionnel(le)s du sexe, les transgenres, les consommateurs de drogues injectables et les homosexuels », souligne l’Onusida.

De nouveaux objectifs de dépistage « 95-95-95 » doivent être atteints dans les sous-populations et tous les groupes d’âge.

Sont aussi prévus notamment que 95% des personnes à risque aient accès des options de prévention appropriées (préservatifs, médicaments…), que 95% des femmes séropositives enceintes ou allaitantes aient une charge virale sanguine indétectable grâce au traitement et que 95% des enfants exposés au VIH soient testés d’ici 2025.

Sur le plan social, ce programme implique des « objectifs anti-discrimination afin que moins de 10% des pays aient des lois et des politiques punitives, moins de 10% des personnes vivant avec et affectées par le VIH subissent stigmatisation et discrimination et moins de 10% soient victimes d’inégalités entre les sexes et de violences ».

L’accès d’au moins 90% des séropositifs et des personnes à risque accru d’infection VIH à des services de prise en charge d’autres maladies transmissibles (par exemple la tuberculose) ou non (diabète, cardiovasculaires..), ainsi qu’à la prise en charge des troubles mentaux et des violences sexuelles fait en outre partie de ces objectifs principaux.

26 millions de personnes étaient sous traitement contre le VIH en juin 2020, en hausse de seulement 2,4% par rapport à la fin de 2019, selon les estimations avancées par l’Onusida. En comparaison, la couverture du traitement avait augmenté d’environ 4,8% entre janvier et juin 2019. Quatre millions de personnes supplémentaires devraient avoir accès au traitement pour atteindre l’objectif de 30 millions traitées fin 2020.

D’après l’Onusida, il pourrait y avoir de 123.000 à 293 000 nouvelles infections à VIH supplémentaires et de 69.000 à 148.000 décès supplémentaires liés au sida entre 2020 et 2022.