Droits LGBT+ : La France remonte de la 13ème à la 4ème place du classement ILGA Europe

Le Rainbow Index, classement établi chaque année par l’ILGA Europe, association œuvrant à l’élimination des discriminations à l’endroit des personnes LGBT, a classé la France au 4ème rang des 49 pays européens évalués en matière de droits et de libertés des personnes LGBT+.

Parmi les critères considérés, la lutte contre les discours de haine, l’amélioration des politiques familiales, la reconnaissance du genre, la liberté d’expression, le droit d’asile ou encore l’ensemble des dispositifs mis en place en faveur de plus d’égalité. La France réintègre ainsi avec un score de 69% le top 10 du baromètre. En 2018, elle se classait à la 6e position, pour chuter l’année suivante à la 9e, puis à la 13e place en mai dernier. Elle était 5e en 2017, sous François Hollande.

Une progression dont s’est félicitée Élisabeth Moreno, Ministre en charge de l’égalité entre les femmes et les hommes : « Cette hausse vient reconnaitre les actions conduites par le Gouvernement à travers notamment le Plan national d’actions pour l’égalité des droits, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+ 2020-2023 que nous avons lancé le 14 octobre dernier. Parce que les discriminations, les violences et la haine anti-LGBT+ demeurent une réalité inacceptable en France et dans le monde, nous devons néanmoins rester résolument déterminés et redoubler d’efforts et de vigilance pour favoriser toujours plus l’égalité des droits des personnes lesbiennes, gays, bi ou trans ainsi que la lutte contre toutes les formes de LGBTphobies. »

Position également saluée par Ilga-Europe qui confirme les efforts de la France, qui avait perdu presque sept points entre mai 2019 et 2020. Et alors que d’autres gouvernements de l’UE multiplient les exactions et se déchirent sur les droits à accorder à la communauté, la France a gagné des points et se hisse aussi au 2ème rang en matière de lutte contre les crimes et propos haineux anti-LGBT+. « Nous espérons qu’elle sera un modèle pour d’autres pays », ajoute l’ONG.

Nous restons toutefois dubitatifs. La semaine dernière Emmanuel Macron refusait encore de conditionner aux droits de l’homme sa coopération avec l’Egypte, à l’occasion de la visite d’Etat d’Abdel Fattah al-Sissi à Paris, jusqu’à lui remettre la grand-croix de la Légion d’honneur, la plus haute distinction française. Le dictateur est pourtant décrié par les défenseurs des droits humains pour la répression dans son pays où la torture est d’ailleurs devenue systématique.

En septembre et octobre 2017, 65 homosexuels au moins ont été arrêtés au nom d’une loi criminalisant « la débauche », plusieurs ont été soumis à des « examens rectaux ». De tels traitements sont assimilés par l’ONU à des actes de torture.  Or, l’article 5-2 de la convention internationale contre la torture du 10 décembre 1984 accorde aux juridictions françaises une compétence universelle pour poursuivre les actes de tortures, dès lors que le responsable se trouve sur le territoire français. C’est la raison pour laquelle STOP homophobie et Mousse avaient déposé plainte contre le président égyptien.

De même, en France, l’interdiction des thérapies de conversion n’a toujours pas été votée, en dépit d’un projet de loi spécifique et en attente depuis 2018.

Rappelons que ce baromètre est réalisé selon l’impact des lois et politiques de chaque pays sur la vie des personnes LGBTI+, à partir de dizaines de critères, référencés en six domaines : mise en œuvre de l’égalité, la famille, les crimes et discours de haine, reconnaissance légale du genre et droit à l’intégrité physique, la liberté d’expression, et droits d’asile. Il est publié chaque année en mai, pour la journée mondiale de lutte contre les lGBT+phobies, et ces premières évaluations ne sont donc que provisoires.