Diplomatie :Un diplomate bulgare non agréé au Vatican pour un roman sur l’homosexualité

Un diplomate bulgare n’a pas obtenu l’agrément comme ambassadeur auprès du Saint-Siège, a admis mardi le Vatican, à la suite d’une information de presse selon laquelle Kiril Marichkov se voit reprocher un roman mettant en scène une rencontre homosexuelle.

Kiril Marichkov, qui est aussi juriste et écrivain, marié et père de famille, a publié un roman, intitulé “Clandestination”. Cet ouvrage retrace le destin d’immigrés clandestins d’Europe de l’Est en Italie, en particulier à Rome, en puisant dans des faits divers réels. Le livre est dédicacé à sa femme, à ses enfants et à Dieu.

Dans un passage du roman, un jeune immigré de l’Est, Ivan, se prostitue avec un homme dans un quartier périphérique de Rome, avant de se rendre dans une église et de demander pardon à genoux à Dieu.

Interrogé par l’AFP, le porte-parole du Saint-Siège, le père jésuite Federico Lombardi n’a pas commenté le fond de l’affaire, mais n’a pas démenti le refus du Vatican. Effectivement “il n’y a pas d’agrément à la proposition” de la Bulgarie par la Secrétairerie d’Etat, a-t-il dit.

“C’est une chose normale que la procédure d’agrément” pour tous les candidats à des ambassades, et pour le moment, “il n’y a pas d’ambassadeur bulgare” en poste à Rome, a-t-il ajouté.

A Sofia, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Dimitar Yaprakov, a confirmé qu’une demande concernant Kiril  Marichkov était restée sans réponse.

“Nous avons adressé une demande pour une nomination en mars. Jusqu’alors il n’y a pas eu de réponse officielle”, a-t-il dit à l’AFP, en se refusant à commenter les raisons de cette situation.

Le journal italien Repubblica avait affirmé lundi que le nonce en Bulgarie, Mgr Janusz Bolonek, avait envoyé à Rome un rapport négatif sur ce diplomate, bien qu’il soit un spécialiste des mouvements de populations de l’Est après la chute du Mur. Mgr Bolonek y fait explicitement référence aux pages où Ivan se prostitue, selon Repubblica.

La Bulgarie aurait refusé de changer son candidat, créant un début de bras de fer entre le Vatican et cette ancienne république du bloc communiste, où la majorité des croyants sont orthodoxes.

Le Vatican veille à ce que la situation matrimoniale des diplomates accrédités corresponde à ses normes morales, et la cohabitation sans mariage entre hétérosexuels ou la concubinage entre homosexuels posent problème.

Selon une enquête journalistique qui avait fait grand bruit en 2011, nombreux sont les prêtres au Vatican et dans les universités pontificales à Rome qui sont gays.