Cameroun Les Nations unies dénoncent l’emprisonnement des homosexuels

Le bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH) a appelé vendredi à mettre “fin aux arrestations arbitraires et placements en détention” des homosexuels au Cameroun où les relations entre personnes de même sexe sont passibles de la prison.

“La loi telle quelle est est une atteinte aux engagements internationaux du Cameroun sur les droits humains et viole les droits à la vie privée”, annonce le HCDH, dans un communiqué publié à Genève.

“Nous appelons à la fin des arrestations arbitraires et des placements en détention de toutes les personnes suspectées d’avoir un comportement homosexuel”, écrit le Haut-Commissariat, principal responsable des droits de l’Homme des Nations Unies.

En 2011, 14 condamnations pour homosexualité ont été prononcées au Cameroun. La loi y prévoit des peines pouvant aller jusqu’à 5 ans de prison ferme pour les relations entre personnes de même sexe.

Plusieurs procès en appel sont en cours dans le pays, tel celui de deux jeunes condamnés à cinq ans de prison pour homosexualité et emprisonnés depuis novembre 2011.

En mars, Amnesty International avait déjà demandé la fin des mises en détention “et autres formes de persécutions” visant les homosexuels au Cameroun.

“Il est particulièrement inquiétant de recevoir des témoignages de menaces anonymes à l’encontre des défenseurs de droits de l’Homme travaillant à la protection des droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT)” poursuit l’HCDH.

“Le gouvernement camerounais a le devoir de faire cesser ces abus. Il doit offrir une protection adéquate aux défenseurs des droits humains qui travaillent à la protection des droits des LGBT”, poursuit le Haut-Commissariat.

En octobre, un avocat camerounais connu pour défendre des personnes homosexuelles, Me Michel Togué, avait affirmé à l’AFP avoir reçu des “menaces de mort”, comme avant lui sa consoeur Alice Nkom, l’une des rares personnalités à prendre ouvertement position en faveur des homosexuels dans le pays.