Act Up-Paris : La lutte contre le sida est une lutte féministe

Journée Internationale de Luttes pour les Droits des Femmes

Dans le monde aujourd’hui, plus d’une personne séropositive sur deux est une femme. Loin d’être une fatalité biologique, cette féminisation de l’épidémie est une injustice sociale.

Les pouvoirs publics exposent encore davantage les femmes en refusant de mener une politique ambitieuse de lutte contre les stéréotypes de genre, à la fois causes et conséquences de la vulnérabilité des femmes face au sida. Ainsi, les inégalités sociales et économiques entre femmes et hommes, l’inexistence de campagnes de promotion du fémidon limitent largement les possibilités d’usage de méthodes efficaces de prévention par les femmes, alors même que dans un rapport vaginal, la probabilité d’infection est bien plus importante pour les femmes. Ces mêmes rapports de pouvoir et de dépendance rendent l’expérience de la séropositivité particulièrement difficile pour les femmes.

En France, des femmes parmi les plus minorisées, discriminées, visées par des mesures répressives et sécuritaires restent en première ligne face au virus : migrantes, travailleuses du sexe, usagères de drogues, trans continuent à payer leur un lourd tribut à l’épidémie.

Le 8 mars, Journée Internationale de Luttes pour les Droits des Femmes, lutter contre le sida, c’est rappeler que la lutte contre l’épidémie est indissociable des luttes féministes.

C’est savoir que des politiques cohérentes de prévention passent tout autant par la mise à disposition d’outils efficaces que par la lutte contre les inégalités et les violences sexistes et sexuelles qui en limitent l’usage par les femmes.

C’est réaffirmer que les politiques d’austérité, qui étouffent financièrement des structures de prévention faites par et pour les femmes, entravent dramatiquement leur accès à une information indispensable et à des outils fiables.

C’est refuser les lois sécuritaires et répressives qui, des politiques migratoires racistes à la pénalisation des clientEs des travailleurSEs du sexe, confrontent avant tout des femmes à l’épidémie.

C’est exiger que la recherche médicale sur le VIH prenne au sérieux la féminisation de l’épidémie, en s’engageant résolument pour leur inclusion dans les essais thérapeutiques.

Séropositives ou séronégatives, cis ou trans, nous refusons de nous résigner face à la féminisation de l’épidémie.

Silence = Mortes

Rejoignez-nous au métro Belleville le dimanche 8 mars à 14h !

http://www.actupparis.org/spip.php?article5392