IFOP : Les enfants nés par GPA doivent être protégés comme tous les autres enfants

Récemment, deux jeunes filles de 14 ans nées par gestation pour autrui témoignaient pour la première fois sur le Figaro, souhaitant prendre part au débat et montrer qu’elles sont «des ados, comme les autres» ! Les deux sœurs s’apprêtaient à passer le brevet. A côté, elles font de la danse, du dessin, sortent avec leurs amis, surfent sur les réseaux sociaux et voient leurs parents se démener pour qu’elles aient «des papiers».

Pourtant, dans un sondage réalisé par l’institut IFOP pour le compte de l’Association Des Familles Homoparentales et paru ce 29 juin 2015, les français reconnaissent en majorité que les enfants nés par Gestation Pour Autrui (GPA) à l’étranger de parents français ont le même droit à être reconnu et protégé que les autres.

A la question : A vos yeux, les services de l’Etat doivent-ils accorder aux enfants nés à l’étranger par mère porteuse les mêmes droits que les autres enfants nés à l’étranger de parents français ?

– 59 % des français considèrent que ces enfants nés par mère porteuse doivent avoir les mêmes droits que les autres enfants nés à l’étranger de parents français

– 69 % des français veulent que ces enfants soient mentionnés sur le livret de famille de leurs parents, reconnaissant ainsi leur filiation [rappel, même sondage décembre 2014 : 72%].

– 65 % des français veulent que la France reconnaisse l’état civil déjà établi par l’acte de naissance dressé par le pays de naissance de l’enfant.

Hormis ceux du Front National, tous les responsables politiques sont à rebours de l’opinion de leurs sympathisants qui sont favorables à ce que les enfants nés par GPA disposent d’une filiation reconnue sur un livret de famille. (Front de Gauche 91 %, Parti Socialiste 75%, EELV 80%, Modem 74%, UDI 70%, Les Républicains 74%).

Des postures politiciennes qui font un flop devant les français : Loin d’être un sujet clivant, ces enfants nés par GPA sont au contraire un point de convergence de l’opinion des français.  L’ADFH espère que ce décalage entre les français et les politiques mettra un terme définitif aux politicailleries défendues par certains ( Manuel VallsHenri GuainoAlain Juppé, …).

Ce sondage met en évidence le décalage entre des responsables politiques et la reconnaissance par la société d’enfants dont elle ne veut pas distinguer le mode de conception pour leur accorder plus ou moins de droits. Il signe également l’échec des mouvements conservateurs réactionnaires comme LMPT qui tentent depuis plus de 2 ans de faire croire aux français que la reconnaissance des enfants nés par GPA serait un danger sociétal et humain.

A l’heure où la Cour de Cassation va se prononcer ce vendredi 3 juillet dans deux dossiers concernant la reconnaissance des états civils des enfants nés à l’étranger par GPA, la position des français contredit le parquet général. En effet, là où 65% des français veulent que la France reconnaisse l’état civil étranger déjà établi dans le pays de naissance des enfants nés par GPA, le Procureur Jean-Claude Marin a proposé de découper cette filiation pour ne garder que le(s) parent(s) biologique(s).

L’occasion également de vous rappeler que nous sommes partenaires et signataires d’une pétition adressée à Monsieur François Hollande, Président de la République, et à notre Premier Ministre, Monsieur Manuel Valls, pour demander l’accès en France à une «GPA éthique», c’est-à-dire encadrée. Parce que le problème est que l’on fait couramment des amalgames entre des situations les plus opposées au plan moral, juridique, légal, éthique et donc humain. Des cas affreux existent de par le monde, c’est indéniable, et ils doivent être combattus avec la plus grande énergie. Mais cela ne nous apprend rien sur les nombreux cas de GPA éthiques, qui existent aussi et que certains pays – comme aux États-Unis- encadrent très bien.

C’est cet amalgame que les opposants de principe à toute GPA n’hésitent pas à faire pour diaboliser le sujet sans le moindre respect les personnes concernées. D’un côté, les gestatrices, qu’on présente comme des “sacs”, des “uterus sur pattes”; de l’autre les couples qu’on décrit comme d’ignobles individualistes prêts à tout acheter, à profiter de la misère humaine, et à asservir les femmes. Ces idéologues n’ont pas plus de respect pour les enfants nés de GPA, dont ils nous disent qu’ils sont des “choses”, “achetées”, n’ayant “même pas le statut d’être humain”. Le comble, c’est que ceux qui parlent ainsi croient être super-moraux, alors qu’ils refusent aux enfants nés de GPA leurs droits fondamentaux.

“Tout peut être autorisé, si c’est bien fait”, rappelait Valentina, l’une des deux sœurs qui répondait aux question du Figaro. Il ne faut pas avoir un avis tranché sans vraiment s’être renseignés sur le sujet.

Stop Homophobie
avec source info : ADFH