Des paroisses «gay-friendly» à l’insu de la hiérarchie catholique ?!

En Suisse, ils seraient une vingtaine de prêtres catholiques-romains prêts à bénir des couples homosexuels.

Ces cérémonies tombent dans une «zone grise», admet l’évêque de Bâle.

«Respect, compassion et tact», c’est ainsi que le catéchisme de l’Eglise catholique appelle à traiter les personnes homosexuelles, malgré une condamnation sans appel de leur «mode de vie». Or dans certaines paroisse helvétiques, ce principe d’accueil est interprété de façon un peu plus libérale qu’ailleurs. Ainsi, une poignée de paroisses catholiques-romaines dans le pays proposent des bénédictions pour les couples gay et lesbiens. Selon Adamim, la discrète «Association du personnel homosexuel au sein de l’Eglise catholique», ils sont une vingtaine de prêtres à travers le pays à célébrer ce type de cérémonie, rapporte la «NZZ am Sonntag». Certains le font même ouvertement. Comme la paroisse de Frenkendorf-Füllinsdorf, dans le canton de Bâle-Campagne, qui mentionne qu’elle est ouverte à tous les couples souhaitant établir un «engagement symbolique dans le cadre de leur partenariat».

Les réactions des paroissiens à ce type d’initiatives seraient, en général très positives, dans la mesure où elles tranchent avec la doctrine de l’«ordre naturel» perçue par de nombreux fidèles comme archaïque. «Avec l’attitude de refus que l’Eglise catholique maintient vis-à-vis de l’homosexualité, beaucoup de gays et de lesbiennes n’en attendent plus rien», constate le président d’Adamim. Pour lui, l’Eglise a tout à gagner, en terme d’image, à ouvrir ses portes aux couples de même sexe.

Ne refuser personne

Evêque de Bâle, Mgr Felix Gmür tombe des nues: il ne savait pas que des couples homosexuels étaient bénis dans certaines églises de son diocèse. Toutefois, ils se garde de condamner cette pratique. La bénédiction, rappelle-t-il, ne doit être refusée à personne. Et de reconnaître que ces cérémonies – à condition qu’elles soient clairement différenciées d’un mariage – tombent dans une «zone grise». Autre son de cloche du côté du diocèse de Coire, le plus grand de Suisse. A sa tête, l’ultraconservateur Mgr Vitus Huonder s’insurge. «Cette question touche la substance même de la foi», prévient-il. Ce n’est pas pour rien, selon lui, que le judaïsme et l’islam rejettent également les relations homosexuelles.